I PASTORI / LES BERGERS de G. D'Annunzio

Publié le par antonio

 

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     Dans quelques jours je vais aller dans ma maison dans les Abruzzes et, comme d’habitude, je commence à choisir les livres que je vais emporter : c’est une opération toujours difficile qui se conclut invariablement avec d’énormes excédents de bagages.

     Ce faisant, il m’est venu entre les mains cette poésie de D’Annunzio, texte que je connais par cœur car, en sus de sa beauté, il me rappelle mes origines, mes ancêtres étant éleveurs de moutons.

     Pour le moment  sur les montagnes des Abruzzes il y a encore de la neige qui fait le bonheur des skieurs, mais à partir d’avril ces alpages résonneront des bêlements des moutons, des meuglements des vaches et des hennissements des chevaux.    

 

Dans les années 50, les années de mon enfance, l’élevage des moutons était en déclin dans les Abruzzes, car pas assez rentable pour faire vivre les familles qui s’y adonnaient, et donc je n’ai que peu vu ces grandes migrations  de moutons qui avaient lieu au mois de septembre quand les troupeaux allaient des montagnes, qui ne tarderaient pas à être enneigées, à la mer. Cette migration, la transhumance, se faisait par des sentiers que l’on appelait TRATTURO et dont on peut voir encore aujourd’hui quelques morceaux que des amoureux essayent de préserver d’une totale disparition.

 

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Le souvenir est lié à cette poésie de Gabriele D’Annunzio, célèbre écrivain et poète de la région. En effet le poème I PASTORI, bien antérieur à mon enfance, me permit de comprendre et saisir une réalité qui avait été et dont je ne percevais que les derniers restes avant sa complète disparition.

 

De nos jours l’élevage a repris une nouvelle vigueur dans les Abruzzes, grâce aux politiques communautaires d’aide à l’agriculture de montagne et la transhumance, quand elle se fait encore, a lieu avec l’aide des camions.  

 

                    I PASTORI

 

Settembre, andiamo. E' tempo di migrare.
Ora in terra d'Abruzzi i miei pastori
lascian gli stazzi e vanno verso il mare:
scendono all'Adriatico selvaggio
che verde è come i pascoli dei monti.

Han bevuto profondamente ai fontiTratturo en province de l'Aquila wikipedia
alpestri, che sapor d'acqua natia
rimanga ne' cuori esuli a conforto
che lungo illuda la lor sete in via.
Rinnovato hanno verga d'avellano.

E vanno pel tratturo antico al piano,
quasi per un erbal fiume silente
su le vestigia degli antichi padri.
O voce di colui che primamente
conosce il tremolar della marina!

Ora lungh'esso il litoral cammina
la greggia.Senza mutamento è l'aria.
Il sole imbionda sì la viva lana
che quasi dalla sabbia non divaria.
Isciaquìo, calpestìo, dolci rumori.

Ah perchè non son io co' miei pastori?

 

JE VOUS PROPOSE UNE TRADUCTION TROUVEE SUR LE NET AVEC SES REFERENCES:t

Traduction de Marie-Antoinette Louf-Cani

http://www.acorfi.asso.fr/passe/2002-03/021015.html

 

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LES BERGERS DES ABRUZZES

Septembre, allons. Il est temps d'émigrer.
En ce moment en terre d'Abruzzes, mes bergers
quittent les enclos et vont vers la mer.
Ils descendent jusqu'à l'Adriatique sauvage

Vert comme les pâturages des montagnes.


Ils ont bu longuement aux sources
Alpestres, afin que la saveur de l'eau du sol natal
Demeure, dans leurs cœurs exilés, comme un réconfort,
Et que longtemps elle trompe leur soif en chemin.
Ils ont renouvelé leur baguette de coudrier.


Et ils vont à la plaine par l'antique draille,
Comme par un fleuve végétal silencieux,
Sur les traces de leurs ancêtres.
Ô voix de celui qui le premier
Perçoit le frémissement de la mer !


Maintenant le long de son littoral marche
Le troupeau. L'air est sans mouvement.
Le soleil dore tant la vivante laine
Qu'elle ne se distingue presque plus du sable.
Clapotis, piétinement, doux bruits.


Ah ! Pourquoi ne suis-je pas avec mes bergers ?

 


 

 
 
 
 
 
 

Publié dans POESIE

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P
<br /> Un superbe poème qui, avec une douce nostalgie, me rappelle des souvenirs d'enfance.<br />
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T
<br /> Bonsoir.<br /> <br /> <br /> Un beau poème sur l'époque d'un temps, la vie moderne chasse<br /> <br /> <br /> toutes les racines de ces anciens moments qui avaient leurs secrets profondément ancrés.<br /> <br /> <br /> Amitiés Poétiques<br /> <br /> <br /> Tony<br />
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R
<br /> Che meraviglia!In mezzo alla natura...che c'è di più bello?Buona giornata!<br />
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T
<br /> il me semble qu' en France, on fasse encore la transhumance à pied, mais je crois que c' est surtout pour le tourisme.<br /> <br /> <br /> un poème qui doit réveiller quelques cellules oubliées de matière grise !<br /> <br /> <br /> On voit bien que le monde moderne va bien trop vite, pour laisser le temps de s' y adapter.<br /> <br /> <br />  il ne serait pas impossible qu' on revienne au passé dans plus d' un domaine<br /> <br /> <br />  bonne journée Antonio<br /> <br /> <br />  amitié<br />
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D
<br /> <br /> Waouh tu te rapproches vraiment lol!!! Suis née à Metz un 2 novembre 59. J'ai découvert réellement cette ville il y a trois ans et je la trouve merveilleuse!!! Pourtant en la voyant de<br /> l'autoroute elle ne m'avait jamais inspirée hihi!!!<br /> <br /> <br /> Aussi en lisant Trublion, je voulais lui dire que même si j'ai connu de belles années en pleine nature, j'ai connu aussi le charbonnage, suis petite fille de mineur italien immigré en Lorraine<br /> dans les années 30. A quelques km de mon village, tout était noir de charbon et enfumé par les usines et les hauts fourneaux!!! Aujourd'hui la région reprend des couleurs, mais hélas ça n'arrange<br /> pas tous ces jeunes qui ne trouvent plus d'emploi et sont obligés de franchir les frontières pour gagner leur pain.<br /> <br /> <br /> Voilà c'était ma participation à ton article que je trouve très intéressant!!!<br /> <br /> <br /> Bisous bisous<br /> <br /> <br /> Domi.<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Bonjour Domi<br /> <br /> <br /> tout d'abord je suis ravi de constater que tes soucis de santé ne t'empèchent pas de blogguer!<br /> <br /> <br /> Je constate que nous avons des parcours un peu similaires du moins pour ce qui est de notre vagabondage choisi ou forcé qu'il soit.<br /> <br /> <br /> Je ne suis resté en Lorraine que deux ou trois ans (Hayange Thionville) mais j'y ai encore beaucoup d'attaches familiales.<br /> <br /> <br /> Finalement ce qui compte dans nos années de jeunesse et d'enfance c'est la qualité du souvenir que nous en conservons et surtout le fait de savoir que cela a été un moment somme toute heureux de<br /> notre vie.<br /> <br /> <br /> De nature je ne suis pas un passéiste, mais le retour sur ce qui a été est souvent pour moi un stimulant pour aller de l'avant, pour continuer à construire ma vie comme si elle ne devait jamais<br /> se terminer.<br /> <br /> <br /> Je te souhaite un prompt rétablissement<br /> <br /> <br /> Amitié<br /> <br /> <br /> Antonio<br /> <br /> <br /> <br />